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DE L’ESPACE DANS L’ART

CHEZ NOWART

 

 

Par Aurore Jesset, écrit le 7 juillet 2014, finalisé en Août 2014

 

Cinq heures du matin, un sursaut de lumière me saisit. Je me suis endormie sans comprendre. Me voilà soudainement bouleversée.  Réveillée à l’aurore, le jour de mon anniversaire par des « cochon-tirelires déguisés en éléphants daliniens avec apparition avidadollarsienne » ! N’y voyez pas un rêve, mais une œuvre récente concernant Dali que Nowart me montrait la veille.

Je réalise que la sensibilité de l’artiste se déploie totalement dans son rapport à l’espace : la sensualité couchée à plat dans ses peintures se déplie pour prendre sa belle dimension dans son art in space. La tentation de toucher, de sentir, de scruter l’œuvre selon différents points de vue, éveille immédiatement la curiosité. La mise en scène, aussi riche que ses fleurs (1) ou ses portraits (2),  se découvre peu à peu, et suggère la surprise, l’étonnement. Des sons, des odeurs pourraient surgir. Un visage apparait. Le jeu de la perspective crée « un rapport magique (…) avec celui qui, soudainement, découvre cette image inattendue  » (3). Dali, à l’œil vif, la moustache élancée, nous regarde.

Nowart s’affirme dans la multiplicité de son art. Sa liberté plastique se décline selon diverses techniques et matières. Si « toute la palette de couleurs (…) dans ses peintures  pourraient être l’œuvre d’un légiste fou qui (…)  aurait fait un casse dans une confiserie » (4), la tonalité ludique et extravagante de son hommage à Dali pourrait être le théâtre d’un bataillon d’enfants jubilants ayant pris d’assaut un magasin de jouets. Dans ce décor non conventionnel, la fantaisie de l’artiste ose un humour d’un à-propos et d’une finesse percutants.

 

Ici, le génie de Nowart articule les qualités symboliques, imaginaires et esthétiques dans une globalité ouverte à 360° à l’expérience sensible et à la réflexion du regardeur. L’artiste plasticien s’intéresse aux processus de construction et de décomposition guidé par la recherche d’un l’équilibre entre l’hétérogénéité des parties et l’harmonie du tout. On retrouve là, un thème cher à l’artiste : la diversité compose l’unité. Dans sa vision du monde et de l’art, la singularité et la différence sont des facteurs de cohésion de l’ensemble. 

La démarche de Nowart témoigne de son expertise de la forme au service du sens. Sa dynamique créative reflète une maturité où l’alliance entre le visible et le message s’accomplit.

L’espace y est appréhendé comme un outil voire une matière essentielle. Ses mots sur le sujet nous éclairent : « j’avais besoin que l’espace devienne l’œuvre, que le lieu devienne un tableau (…) un endroit où se promener ». Cette conception originale de l’espace situe Nowart parmi certains grands artistes contemporains mobilisés par la même recherche.

Le moment est fertile. Et la suite de ses pérégrinations artistiques promet d’enrichir l’expérience de l’espace dans l’art et d’ouvrir encore le domaine de l’art de l’espace.

 

 

 

 (1) De l’art et du lien, Aurore Jesset, dans Arnaud Rabier Nowart, Du graffiti à l’art in Space. Ed. L.V.E 2014

(2) Bas les  masques, Aurore Jesset, dans Arnaud Rabier Nowart, Du graffiti à l’art in Space. Ed. L.V.E 2014

(3) Art in space, Alain Amiel, dans Arnaud Rabier Nowart, Du graffiti à l’art in Space. Ed. L.V.E 2014

(4) Chantier ouvert au public, Philippe Cadiot, dans Arnaud Rabier Nowart, Du graffiti à l’art in Space. Ed. L.V.E 2014                                                                                    

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