DANSE
D’où viens-tu…où vas-tu ?
Entre danse, marionnettes, musique et chants, Philippe Genty et Mary Underwood nous invitent à un voyage imaginaire au cœur des questions essentielles. L’’origine de l’homme et les relations humaines explorent le sens de l’humanité à travers ses ressorts archaïques et sa complexité. Des tableaux sublimes se succèdent et plongent le spectateur dans l’intensité d’un raffinement esthétique et symbolique remarquable. Le tout s’épanouit dans un bain de générosité sans limite offrant plusieurs niveaux de lectures.
Une guenon inaugure la pièce, ambigüe, à la fois délicatesse du chant lyrique et rugosité du primate qui crie. Elle apparait comme un fil conducteur pour rappeler « ne m’oublie pas ».
Des personnages évoluent, des hommes, des femmes et leur double représenté par des marionnettes. Alter égo et dualité en chacun s’ouvrent progressivement sur le rapport aux autres. Un cortège de thèmes existentiels comme la peur, l’agressivité, l’amour, la différence, l’individualisme, la solidarité, le pouvoir, l’espoir, la solitude se déploie dans des paysages visuels et sonores où dominent un onirisme et une sensualité infinis.
Danseurs et marionnettes se mélangent, on ne sait plus qui manipule l’autre. Les rôles s’alternent dans un tourbillon, celui de la vie. L’homme-pantin et l’homme acteur de sa trajectoire bâtissent l’histoire. La limite est parfois floue et surprenante interrogeant la réalité et l’illusion. Ici une marionnette s’anime, une femme s’éveille. Là-bas un danseur se fige, un autre le dirige.
La place de l’Homme dans son univers est sans cesse questionnée, comme dans ce tableau, qui nous plonge dans une profonde humilité, d’une danseuse et d’un singe marionnette marchant dans le même pas. Le primate semble porter la femme sur ses épaules et leur complicité les fait évoluer ensemble, dans une seule entité.
D’un bout à l’autre du spectacle, l’émotion est à son comble comme un bouquet final qui n’en finit pas d’émerveiller les sens saisis par la grandeur et la beauté de la pièce.
Après la tombée du rideau, la tête dans les nuages, chacun continue de se nourrir de cette poésie que l’on n’oubliera pas.
Suite à la représentation d’inauguration de la salle Robert Desnos
à Ris-Orangis le 28 janvier 2013
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