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Les instants de procès devant le tribunal tenu par les jihadistes annoncent la mort subjective lorsque ça n’est pas celle du corps par la torture. Des procès pour signer l’éradication du vivant.

Qui subit ? Le film montre que l’extrémisme religieux ne tue pas seulement les autres, mais aussi les intégristes eux mêmes par la part de renoncement à la vie qui les animait. On voit cet ancien rappeur hésiter dans son engagement ou cet ex danseur se cacher pour renouer avec la grâce de son corps.

Seulement l’aliénation échappe à la tyrannie, à travers cette femme, prise pour folle. La folie ou la feinte de celle-ci est son ultime refuge. Il est le seul espace de liberté. Et de sa fenêtre, regard perspicace de la femme sur ce qui se passe, elle est spectatrice de la pire des folies, la tyrannie organisée de l’homme sur l’homme.

Des images sublimes, d’un esthétisme remarquable, associées à l’escalade d’une violence induite par l’intégrisme, crée un contraste qui saisit. C’est ainsi qu’Abderrahmane Sissako traite un sujet crucial et délicat, dans son dernier film, Timbuktu. La force du film est portée par cette opposition, entre la poésie des images, de la musique, des sentiments et la tyrannie de l’extrémisme religieux. Aussi, elles aident à supporter l’ampleur de la privation sévissant les individus : le jeu, l’art, la spiritualité, l’amour n’ont pas droit de cité.

Dans ce contexte, l’isolement des femmes, des enfants, des hommes se répètent comme une prison inéluctable. Un jour, un homme en assassine un autre, pour une vache tuée. La violence engendre la violence.  

L’imam du village tente à plusieurs reprises le dialogue avec les intégristes.

Aderrhamane Sissako dénonce ainsi l’amalgame trop souvent fait entre l’islam et l’intégrisme.  Il rappelle la différence essentielle entre les deux, l’un restant dans la prise en compte de l’homme, l’autre baîllonnant toute tentative d’exister. 

CINÉMA

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